Ce numéro de Neologica entend articuler des approches lexicographiques, sociolinguistiques et dialectologiques pour appréhender les phénomènes de néologie qui se produisent dans les langues régionales. La plupart des contributions s’intéressent à la néologie spontanée, c’est-à-dire à une néologie in vivo, « qui n’attend pas les décisions d’une quelconque académie » (Calvet 2021 : 277). Les contributeurs portent une attention particulière aux « lieux » de création et de diffusion – compris ici comme les espaces discursifs dans lesquels se développe l’activité néologique – en fonction de leur degré d’institutionnalisation : médias traditionnels, réseaux sociaux numériques, centres de terminologie, dictionnaires (académiques ou non), etc. À l’instar de ce qui est relevé pour les langues de plus grande envergure politique, le volume montre que la diffusion des pratiques néologiques est notamment portée par des canaux de communication incarnant la modernité tels qu’Internet ou les réseaux sociaux. Cette question semble en effet essentielle pour interroger, au moins en creux, le phénomène des néo-locuteurs et néo-scripteurs en langues régionales.
Le numéro est accessible en ligne via le site de la BNUS (catalogue de revues).
Il comprend notamment un article rédigé par P. Erhart et intitulé « Hett dis kenn Nàmme uf Elsässisch ? » La néologie en alsacien par le prisme des émissions de la télévision régionale